Je veux aller courir parmi le monde · © Ignace et Cie
Lyrics by Jean-Joseph Surin S.J. and music by Dominique Degoul S.J.
Jean Joseph Surin, De l’abandon intérieur, Cantique V Je veux aller courir parmi le monde, Où je vivrai comme un enfant perdu, J’ai pris l’humeur d’une âme vagabonde Après avoir tout mon bien dépendu. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. Déchu d’honneur, d’amis et de finance, Amour je suis réduit à ta merci, Je ne puis plus mettre mon espérance, Qu’au seul plaisir d’être à toi sans souci. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. Pauvre et content, j’irai chercher fortune Par un chemin que je n’ai jamais su, J’ai pour logis la campagne commune Où je serai toujours le bien reçu Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. Si quelquefois quand le soleil se couche Je ne suis pas au logis retiré, Je prendrai gîte auprès de quelque souche, Content de m’être en chemin égaré. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. Si mes amis les plus chers m’abandonnent, Si mes parents m’appellent insensé, Je chanterai pour les biens qu’ils me donnent, Pourvu qu’Amour ne m’ait point délaissé. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. De tous les maux je ne fais plus que rire, Je suis exempt de crainte et de désir ; S’il faut avoir le meilleur ou le pire, Je m’en remets à qui voudra choisir. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. Si de la mer je touche le rivage, Et que l’Amour d’y voguer m’ait permis, Dans un ruisseau sans voile et sans cordage, J’irai partout malgré mes ennemis. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. Je ne veux plus qu’imiter la folie De ce Jésus, qui sur la Croix un jour, Pour son plaisir, perdit honneur et vie, Délaissant tout pour sauver son Amour. Ce m’est tout un que je vive ou je meure, Il me suffit que l’Amour me demeure. | Jean-Joseph Surin, On Inner Abandonment, Canticle V I want to go out in the world, where I will live as a lost child. A wandering soul is my role, having abandoned all my goods. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. Devoid of honor, friends and wealth, Love, I am subject to your mercy. I can place my only hope in the one pleasure of being assuredly yours. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. Poor and happy, I shall seek my fortune along a way I never knew. My one home is with the Common Companion, where I will always be well received. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. If on some occasion after sunset I am not safe within a lodging, I will take my rest by the stump of a tree, Glad I became lost along the way. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. If my dearest friends abandon me, if my family thinks me mad, I will sing in thanks for what they give me, for Love would not forsake me. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. I laugh at the sum of evil, and am free of fear and desire. If one must have either the best or the worst, I leave that up to whoever wants to choose. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. If I were to reach the shore of the sea and Love allowed me to sail on a ship without sails or stays, I would go everywhere despite my enemies. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. I only want to imitate the folly of this Jesus, who on the Cross one day chose to lose honor and life, leaving everything to save Love. Whether I live or whether I die, matters not; It is enough that Love remains in me. |